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Une expérimentation intercommunale pour renforcer la police de proximité
Antony et Sceaux s’associent pour lancer une patrouille de police municipale à cheval. Le projet, présenté au conseil municipal d’Antony le 26 juin, repose sur une coopération inédite entre deux communes des Hauts-de-Seine. Objectif : améliorer la sécurité dans les espaces verts tout en renforçant le lien entre habitants et agents sur le terrain.
Une présence renforcée dans les espaces verts
Atteindre les zones peu accessibles
Les agents à cheval interviendront principalement dans les parcs, jardins et chemins piétons, où la circulation en voiture est difficile. À Antony, la coulée verte fait partie des lieux ciblés. Ce secteur bénéficie d’un cadre propice à des patrouilles plus mobiles et visibles.
Créer un contact apaisé avec les habitants
Les chevaux, souvent perçus comme rassurants, favorisent les échanges spontanés. Cette proximité permet une approche de la sécurité orientée vers la prévention, la médiation et le dialogue. L’initiative vise aussi à retisser des liens entre les habitants et la police municipale, parfois distendus dans les espaces publics.
Un dispositif expérimental mutualisé
Une coopération entre Antony et Sceaux
Chaque patrouille sera composée d’un agent de chaque commune. Le maire de la ville dans laquelle la mission se déroule reste l’autorité responsable. Quatre journées de patrouilles sont prévues chaque mois pour cette expérience. Un arrêté préfectoral spécifique autorisera chaque agent à porter une arme sur le territoire de l’autre commune.
Une logistique partagée et optimisée
Pour limiter les coûts, les deux villes loueront les chevaux et le matériel. Les animaux seront hébergés au centre équestre de Châtenay-Malabry, le centre équestre d’Antony étant jusqu’à présent en cours de procédure. Une pause méridienne est prévue dans les locaux de la brigade équestre du parc de Sceaux. Le coût de l’opération est estimé entre 20 000 et 23 000 euros par ville.
Recrutement et diversité : de nouveaux profils attendus
Un levier pour attirer d’autres vocations
La perspective de missions équestres pourrait séduire des candidats attirés par un autre rapport au terrain. Des profils féminins notamment, parfois sous-représentés dans les unités opérationnelles, pourraient y trouver une nouvelle voie d’engagement. Cette diversification est un objectif assumé du dispositif.
Des missions adaptées aux réalités locales
Surveillance, prévention et événements
Les brigades interviendront dans les zones naturelles et lors d’événements locaux. Elles pourront participer à des opérations de prévention saisonnières, comme les dispositifs de « tranquillité vacances » dans les quartiers pavillonnaires. Leur présence sera aussi renforcée lors de manifestations culturelles ou sportives.
Des interventions mieux ciblées
La hauteur du cavalier permet une meilleure vision d’ensemble. Cela facilite la détection de comportements suspects, la régulation des flux et la prévention des incivilités, sans alourdir la présence sécuritaire.
Des choix techniques encadrés
Quelles races de chevaux pour Antony et Sceaux ?
Un conseiller municipal a interrogé la mairie sur les chevaux retenus, proposant de valoriser des races locales comme le Cob Normand, toutefois seuls des Trotteurs et des Selles Français seront utilisés. Ces chevaux, calmes et habitués à l’environnement urbain, sont privilégiés pour leur fiabilité sur le terrain.
Un soutien unanime au conseil municipal
Des élus favorables à la coopération
L’opposition municipale a également salué la démarche, y voyant une manière humaine de repenser la sécurité de proximité. La coopération intercommunale a aussi été soulignée comme une réponse pragmatique aux contraintes budgétaires. Le projet a été adopté à l’unanimité par les membres du conseil municipal d’Antony.
Les brigades équestres, un modèle en expansion mesurée
Une pratique récente dans les polices municipales
Si les chevaux ont longtemps été associés à la Gendarmerie ou à la Garde Républicaine, leur usage par les polices municipales est bien plus récent. Les premières unités ont vu le jour à Bordeaux en 1986, puis à Montélimar en 1998. Depuis les années 2000, plusieurs villes ont adopté ce modèle, comme Nice en 2010, La Baule ou encore Le Touquet. D’autres, comme Toulouse en 2024, y ont renoncé pour des raisons budgétaires.
Un outil polyvalent au service de la proximité
Les brigades équestres assurent des missions variées : surveillance de zones naturelles, patrouilles dans les espaces publics, sécurisation d’événements et médiation. Leur capacité à accéder à des zones difficiles d’accès en fait un atout pour les communes dotées de parcs ou de forêts urbaines. Leur stature imposante permet aussi une meilleure régulation des foules lors des rassemblements.
Une réponse aux incivilités du quotidien
Ces unités peuvent intervenir face aux dépôts sauvages, dégradations ou nuisances sonores, tout en dialoguant avec la population. Leur visibilité favorise la prévention plutôt que la répression, ce qui renforce leur acceptabilité sociale.
Une organisation adaptée aux ressources locales
Effectifs et moyens variables selon les territoires
La taille des brigades dépend des objectifs et des moyens des collectivités. À Nice, la brigade compte treize agents et sept chevaux. Dans le Val-de-Marne, onze policiers municipaux se relaient sur cinq montures depuis 2023. L’investissement initial, estimé à 230 000 euros, est parfois cofinancé par l’État. Les frais de fonctionnement peuvent atteindre 60 000 euros par an.
Des équipements spécifiques pour les cavaliers
Les agents à cheval portent une tenue adaptée à l’équitation : pantalon renforcé, bottes, casque homologué et gilet pare-balles. Selon les communes, ils peuvent aussi être équipés de radios, lampes torches, générateurs d’aérosol incapacitant, voire d’armes à feu, selon les décisions municipales.
Des chevaux entraînés pour le milieu urbain
Sélection, équipement et suivi vétérinaire
Les chevaux utilisés dans ces brigades sont choisis pour leur tempérament calme. Leur harnachement comprend une selle d’intervention, des protections pour les jambes et des éléments réfléchissants. Ils sont formés à supporter les bruits et situations imprévues en ville.
Une fin de carrière encadrée
Mis à la retraite entre 15 et 20 ans, les chevaux rejoignent ensuite des centres spécialisés ou des particuliers. Leur bien-être est un élément central du dispositif.
Mise à jour
Lire l’article sur le site de la ville : Une patrouille équestre pour la police municipale Antony-Sceaux
🔗 Pour en savoir plus : Débats sur les patrouilles équestres au Conseil municipal du 26 juin