Le jeudi 22 mai à 20h30, le cinéma Le Select à Antony propose une séance spéciale du film Libertate. Une présentation du contexte historique par un membre du Comité Antonien des Européens précèdera la projection.
Elle fait écho à l’actualité politique du pays, marqué par l’élection récente d’un président centriste affirmant son attachement à l’Union européenne.
Sommaire de l'article
Un drame historique centré sur la révolution roumaine
Un film inspiré de faits réels
Réalisé par Tudor Giurgiu, Libertate (1h49) revient sur les événements survenus à Sibiu en décembre 1989, au cœur de la révolution roumaine. Ce soulèvement populaire a mis fin au régime autoritaire de Nicolae Ceaușescu, au prix d’un conflit d’une rare violence pour l’Europe de l’Est.
Le film propose une immersion dans le chaos de l’époque, adoptant plusieurs points de vue : celui de policiers, de militaires et de civils pris au piège. Parmi eux, le policier Viorel Stanese, interprété par Alex Calangiu, tente de survivre alors que la population s’arme et que les tensions explosent.
Une approche documentaire et immersive
Libertate adopte une esthétique proche du reportage, avec des plans-séquences longs et une caméra à l’épaule. Le spectateur suit l’escalade de la violence et les internements arbitraires dans un contexte de désinformation et de suspicion généralisée.
Le film repose sur un important travail de documentation. Il met en lumière les zones d’ombre persistantes autour de cette période, notamment sur le rôle des services secrets et les manipulations qui ont accompagné la chute du régime.
Une projection locale inscrite dans un contexte européen
Une initiative citoyenne et culturelle à Antony
La soirée du 22 mai au Select est organisée en partenariat avec le Comité Antonien des Européens, lequel a organisé samedi dernier la Journée des Européens. L’objectif est de permettre aux habitants d’Antony de mieux comprendre les enjeux historiques et politiques qui ont façonné l’Europe contemporaine.
La présentation introductive apportera des repères sur la révolution roumaine de 1989, seule révolution violente d’Europe de l’Est cette année-là. Elle reviendra sur le contexte politique, le déroulement des événements à Bucarest et dans des villes comme Sibiu, ainsi que sur les débats qui entourent encore aujourd’hui cette transition.
Une actualité politique qui fait écho au passé
Quelques jours avant la projection, la Roumanie a élu un nouveau président, le maire centriste de Bucarest, avec 53,6 % des voix face à un candidat d’extrême droite. Ce scrutin marque un soutien renouvelé à l’État de droit et à l’Union européenne.
À cette occasion, Emmanuel Macron a salué la décision du peuple roumain :
« Malgré les nombreuses tentatives de manipulation, les Roumaines et les Roumains ont fait ce soir le choix de la démocratie, de l’État de droit et de l’Union européenne. La France se tiendra à vos côtés pour renforcer notre partenariat et œuvrer ensemble à une Europe plus forte, plus souveraine et plus indépendante. »
Le poids de l’histoire : retour sur 1989
La fin d’un régime dictatorial
La révolution roumaine s’inscrit dans le mouvement plus large de libération de l’Europe de l’Est à la fin des années 1980. Ces pays vivaient depuis des décennies sous des régimes communistes autoritaires, fondés sur la répression, la surveillance, et la négation des libertés fondamentales.
La Roumanie de Nicolae Ceaușescu, en particulier, était un régime dictatorial marqué par le culte de la personnalité, la pauvreté, et la répression brutale exercée par la Securitate, la police politique.
Un événement à part dans l’histoire européenne
Alors que la plupart des transitions démocratiques en Europe de l’Est se sont déroulées pacifiquement, comme en Pologne ou en Tchécoslovaquie, la Roumanie a connu une répression sanglante. À Timișoara, puis à Bucarest, les manifestations ont été violemment réprimées avant la chute du régime.
Le 22 décembre 1989, Nicolae Ceaușescu et son épouse fuient la capitale, sont arrêtés, jugés rapidement, et exécutés le 25 décembre. Malgré la chute du dictateur, les violences ont continué plusieurs jours, faisant des centaines de victimes.
Des questions restent en suspens quant à la nature exacte de cette transition. De nombreuses zones d’ombre persistent autour du rôle de l’armée, des services secrets, et des nouveaux dirigeants dans la répression postérieure à la fuite du couple présidentiel.
Ce que révèle Libertate sur la mémoire collective
Entre témoignage historique et interrogation politique
Le film de Tudor Giurgiu interroge la manière dont une société se confronte à son passé. Il montre que, derrière les images officielles d’une révolution libératrice, se cachent des réalités plus complexes : règlements de comptes, violences incontrôlées, et récits concurrents.
En choisissant de raconter les faits à travers une multitude de personnages, Libertate éclaire les dilemmes moraux et les mécanismes de pouvoir en temps de crise.
Une œuvre utile à la compréhension de l’Europe
Cette projection s’adresse à toutes celles et ceux qui s’intéressent à l’histoire contemporaine, aux transformations politiques de l’Europe, ou encore à la question de la mémoire collective.
Elle permet aussi de mieux comprendre les racines du projet européen actuel, né des traumatismes du XXe siècle et des aspirations démocratiques portées par des peuples comme celui de Roumanie.
Informations pratiques
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Projection de Libertate : jeudi 22 mai à 20h30
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Lieu : Cinéma Le Select, Antony
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Durée du film : 1h49
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Intervention : présentation par un membre du Comité Antonien des Européens
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Diffusion : également programmée toute la semaine du 21 au 27 mai 2025
📅 Date : 22 mai 2025 Ajouter à Google Agenda
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📍 Lieu : Cinéma Le Select
🔗 Pour en savoir plus : Voir sur le site du Select