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Des politiques locales en débat autour de la parentalité
Lors de la séance du Conseil municipal d’Antony du 26 juin 2025, plusieurs sujets relatifs à la petite enfance, à la parentalité et au logement social ont été abordés. Ces questions, au cœur des attentes des habitants, ont fait l’objet de discussions entre la majorité municipale et le groupe d’opposition Antony Terre Citoyenne. Parmi les points abordés : l’accueil de toutes les formes de parentalité à la Maison des Familles, les difficultés de recrutement dans les crèches, ou encore l’accessibilité des logements sociaux.
La Maison des Familles, un espace ressource pour la parentalité à Antony
Située sur le territoire communal, la Maison des Familles constitue un lieu de soutien, d’information et d’échange à destination des parents et de leurs enfants. Cette structure municipale a pour objectif de favoriser le dialogue, de proposer des activités partagées et d’accompagner les parcours familiaux de manière bienveillante et inclusive.
Organisée autour de trois espaces complémentaires, elle s’adresse à toutes les familles. L’espace d’accueil et d’information centralise les données utiles sur les dispositifs de soutien à la parentalité dans la ville.
Le second espace, dédié à la parentalité, comprend un lieu d’accueil enfants-parents accessible aux enfants de moins de 6 ans accompagnés. Des jeux, des échanges et des temps de rencontre sont proposés librement, de façon anonyme et gratuite. Les familles peuvent y venir le lundi, mardi, jeudi et vendredi matin, ainsi que le mercredi matin et après-midi, et un samedi matin sur deux.
Enfin, l’espace d’écoute individuel propose des entretiens confidentiels avec des professionnels de santé ou de l’accompagnement familial : psychologue, sage-femme, orthophoniste, entre autres. Ces rendez-vous permettent un soutien individualisé pour mieux comprendre les besoins de l’enfant et renforcer les liens familiaux.
La Maison des Familles travaille avec des partenaires locaux, institutionnels comme associatifs, et mène diverses actions tout au long de l’année : ateliers parents-enfants, groupes de discussion, conférences ou temps de sensibilisation sur des sujets quotidiens (sommeil, alimentation, écrans, harcèlement…).
Une définition large de la parentalité en question
Lors des débats, le sujet de la Maison des Familles a été abordé, et une discussion s’est engagée autour de l’inclusion des différentes formes de parentalité. Madame Huard (Antony Terre Citoyenne) a exprimé ses interrogations des ateliers dédiés aux « 1000 premiers jours », qui mettent l’accent sur la place la « femme mère ».
Elle a souligné :
« Cela semble refléter une vision quelque peu traditionnelle de la famille. Ma question est la suivante : sachant que l’homoparentalité est reconnue depuis 2013 est-ce que la maison des familles prend en compte toutes les formes de parentalité sans forcément assigner des rôles aux uns et aux autres au sein de la famille »
En réponse, Madame Galli, conseillère Municipale déléguée à la Famille et aux Seniors, a affirmé que les couples homoparentaux sont bienvenus, et que l’expression évoquée s’inscrit dans le cadre des dispositifs nationaux soutenus par la CAF. Elle a rappelé que ces ateliers visent à soutenir les mères, notamment face aux risques de dépression post-partum, tout en reconnaissant le rôle essentiel du père.
Madame Huard a insisté sur la nécessité de considérer la parentalité au-delà du lien biologique, soulignant la dimension sociale de la fonction parentale. Madame Galli a réitéré l’engagement de la structure envers toutes les familles : monoparentales, recomposées, homoparentales ou issues d’un parcours de PMA.
Une question a aussi été posée sur la lisibilité des missions entre la Maison des Familles et l’association « Des familles et des liens », qui perçoit une subvention municipale conséquente. Lors de sa création, on s’attendait à ce que la Maison des Familles prenne le relais sur certaines actions de Familles et des liens, ce qui aurait dû conduire à une réduction de la subvention accordée à cette dernière.
Pénurie de personnel et places vacantes en crèche
Le sujet des places en crèche est revenu dans les débats autour de la ZAC Antonypôle. L’opposition proposait la création de trois crèches publiques et de deux écoles, afin de répondre à l’augmentation prévue de la population liée à ce projet. La majorité a toutefois rappelé qu’à ce jour, plusieurs structures existantes sont partiellement inoccupées en raison d’un manque de personnel qualifié.
Madame Huard, s’appuyant sur une enquête menée localement, a rappelé que la demande de places en crèche restait très forte à Antony. Elle a estimé que les parents concernés seraient surpris d’entendre que des crèches soient inutilisées.
La municipalité a reconnu des tensions importantes sur le recrutement dans la petite enfance, et indiqué avoir mis en place un bonus d’attractivité pour l’ensemble du personnel, y compris technique. Une mesure saluée par Monsieur Doyen, qui a appelé à une politique de formation plus offensive.
Crèches privées, agréments et encadrement
Un projet d’implantation d’une micro-crèche privée « Le Berceau des Rois », prévoyant 12 berceaux pour la rentrée prochaine, a suscité un échange portant sur l’équilibre entre les offres privées et le service public de la petite enfance.
L’opposition a exprimé des réserves, soulignant que cette initiative fait suite à la fermeture définitive en 2020 de la crèche municipale « l’Aurore ». Elle a évoqué des préoccupations quant à la qualité et au coût des micro-crèches, citant un rapport de l’IGAS suggérant qu’elles pourraient offrir « moins de garantie pour les parents » et des « tarifs plus élevés », rendant les places potentiellement moins accessibles aux familles modestes.
Des références ont été faites à des difficultés rencontrées par certaines crèches privées, notamment des fermetures administratives de structures gérées par « Le Berceau des Rois » fin 2024 pour des motifs liés à la sécurité, l’hygiène, le personnel et la pédagogie, selon un article du Parisien. Par ailleurs, le projet aurait fait l’objet de deux refus d’agrément du département des Hauts-de-Seine en 2024, évoquant un « espace insuffisant pour les enfants ». L’opposition a réitéré son souhait de voir le service public de la petite enfance renforcé.
La majorité, par la voix de Madame Schlienger, adjointe chargée de la Petite Enfance, a affirmé la possibilité de coexistence entre les structures privées et publiques, soulignant l’action continue de la ville en faveur des crèches municipales. Elle a rappelé que la politique petite enfance d’Antony se situe « dans la tranche supérieure » en termes de financement CAF et a mis en avant les partenariats avec les assistantes maternelles.
Concernant la baisse du nombre d’enfants issus de foyers allocataires, Madame Schlienger a précisé que cela relevait d’une « réalité démographique » et pourrait même indiquer une « amélioration de la situation sociale », assurant l’absence de « durcissement d’accès ». Elle a indiqué que les installations avaient été validées par la CAF et la PMI. Enfin, la majorité a souligné la mise en place de « nouveaux gardes fous depuis janvier 2025 », comprenant plus de personnel et un contrôle accru, visant à limiter les problèmes.
🔗 Pour en savoir plus : En vidéo : débat autour de la Maison des Familles