Femmes scientifiques : une expo à découvrir à Fresnes

Mise à jour : l’exposition restera affichée dans le hall de l’hôtel de ville de Fresnes jusqu’à la fin du mois d’octobre

Des chercheuses oubliées mises en lumière à Fresnes

À l’occasion de la Fête de la science 2025, la mairie de Fresnes accueille une exposition gratuite intitulée Les découvreuses Anonymes. Elle rend hommage à ces femmes scientifiques dont les découvertes ont marqué l’histoire des sciences, souvent dans l’ombre de leurs homologues masculins. Visible du 1er au 10 octobre dans le hall de l’Hôtel de Ville, cette exposition propose de redécouvrir les parcours de chercheuses pionnières, oubliées ou restées méconnues malgré l’impact majeur de leurs travaux.

Une exposition dans le cadre de la Fête de la science

Un événement national dédié à la culture scientifique

Initiée en 1991 par Hubert Curien, alors ministre de la Recherche, la Fête de la science est un événement gratuit organisé chaque année début octobre. Elle vise à favoriser la rencontre entre les citoyens et les sciences, à travers des animations, des visites, des conférences et des expositions dans toute la France.

Plus d’un million de visiteurs participent à cet événement chaque année, dont près d’un tiers d’élèves. Ce rendez-vous s’appuie sur l’engagement de milliers de scientifiques, enseignants, médiateurs et bibliothécaires.

Où et quand découvrir l’exposition ?

• Dates : du 1er au 10 octobre 2025
• Horaires :
  • Lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h30
  • Mardi de 13h30 à 19h30
  • Samedi 4 octobre de 9h à 12h.
• Lieu : Hall de la mairie de Fresnes
• Adresse : 1, place Pierre et Marie Curie, 94260 Fresnes
• Accès : Gratuit pour tous les publics

Trois pionnières scientifiques à redécouvrir

Jeanne Villepreux-Power : l’inventrice de l’aquarium moderne

Née en 1794, Jeanne Villepreux-Power est une biologiste française qui conçoit en 1832 le tout premier aquarium en verre. Cette invention révolutionne l’étude du monde marin, en permettant l’observation en milieu contrôlé. Elle prouve notamment que l’argonaute fabrique lui-même sa coquille, contre l’avis de ses contemporains.

Ses travaux lui valent d’être la première femme admise à l’Accademia Gioenia di Catania. Son influence demeure aujourd’hui dans la recherche marine et les aquariums publics.

Rosalind Franklin : un rôle effacé dans la découverte de l’ADN

Rosalind Franklin (1920-1958) est une chimiste britannique spécialiste de la cristallographie aux rayons X. Elle obtient des clichés décisifs de la molécule d’ADN, dont la célèbre Photo 51. Ces images ont permis à Watson, Crick et Wilkins de modéliser la double hélice en 1953.

Malgré son rôle central, elle n’a pas été reconnue de son vivant. Elle poursuit ensuite des recherches innovantes sur les virus, poursuivies par Aaron Klug, futur prix Nobel.

Jane Goodall : l’observatrice des chimpanzés

Jane Goodall commence en 1960 une étude de terrain inédite au parc national de Gombe, en Tanzanie. Elle y observe les comportements sociaux des chimpanzés : gestes de tendresse, hiérarchie, chasse et fabrication d’outils. Ces découvertes remettent en cause de nombreuses idées reçues sur l’humanité et l’animalité.

Goodall donne un prénom à chaque individu étudié, en rupture avec les conventions scientifiques de son époque. Elle initie une approche éthologique plus sensible et plus respectueuse des primates.

Femmes et sciences : entre hommage et enjeux actuels

L’exposition « Les découvreuses Anonymes » s’inscrit dans une volonté de mettre en lumière les contributions féminines dans les sciences, longtemps minimisées ou oubliées. Elle participe à une prise de conscience collective sur la place des femmes dans la recherche et la transmission du savoir scientifique.

Malgré des progrès en matière de diplômes, l’égalité femmes-hommes dans les formations et sur le marché de l’emploi reste loin d’être atteinte. En 2021, 55,8 % des diplômes de l’enseignement supérieur en France ont été obtenus par des femmes. Pourtant, les inégalités persistent dans l’accès aux métiers scientifiques et techniques, en particulier dans les secteurs STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques).

Le numérique, secteur dynamique où les salaires sont généralement plus élevés, illustre bien cette tendance. En 2023, seules 18,4 % des femmes diplômées en France l’étaient dans les filières du numérique, et moins de 17 % d’entre elles y travaillent effectivement. Le phénomène dit du « leaky pipeline » décrit ce processus d’érosion progressive de la présence féminine au fil des étapes de carrière, dès les études supérieures et jusque dans les postes les plus sénior.

En 2022, dans l’Union européenne, les femmes représentent 45 % des doctorants, mais seulement 30 % des chercheurs actifs et 18 % des professeurs titulaires. Dans les domaines STEM, cette disparité est encore plus forte : seulement 17,9 % des postes de professeur en ingénierie et technologie sont occupés par des femmes.

Cette sous-représentation est un enjeu global, comme en témoigne l’engagement des Nations unies en faveur d’une meilleure visibilité des femmes dans la recherche. Aux États-Unis, en 2024, les femmes ne représentaient que 33 % des salariés du secteur numérique. Une donnée qui illustre une réalité commune à de nombreux pays industrialisés.

Lire l’article : Femmes et sciences : où en est-on ?

Un rendez-vous culturel accessible depuis Antony

Située à seulement 2 km du centre-ville d’Antony, la mairie de Fresnes est accessible en une dizaine de minutes à vélo. Cet événement culturel, gratuit et pédagogique, constitue une sortie pertinente pour les habitants d’Antony intéressés par les questions de savoirs partagés, d’égalité femmes-hommes et de découverte scientifique.

Soucieuse de favoriser une culture scientifique inclusive, la Fête de la science et cette exposition proposent aux visiteurs une autre manière d’envisager l’histoire des découvertes, en replaçant au centre les femmes qui ont fait avancer la connaissance.