Le Conseil municipal d’Antony a rendu, le 20 novembre 2025, son avis sur la création de la ZAC Antonypole, projet d’aménagement porté par l’Établissement public territorial Vallée Sud – Grand Paris. Après plus de vingt ans de préparation, le dossier entre dans sa phase finale. Le débat a donné lieu à des échanges nourris entre la majorité et l’opposition, notamment sur les impacts environnementaux, économiques et financiers du futur quartier.
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Un projet ancien qui arrive à son terme
Selon le rapport présenté au Conseil, le projet Antonypole a été initié par Vallée Sud – Grand Paris lors de la délibération du 27 septembre 2022. Le dossier de création de ZAC a été soumis à concertation publique entre le 10 septembre et le 10 octobre 2025. Il comprend l’évaluation environnementale, l’avis de la Mission régionale d’autorité environnementale, ainsi qu’un mémoire en réponse .
En ouverture de séance, le maire d’Antony, Jean-Yves Sénant, a rappelé la longue histoire du projet : « La ZAC Antonypole, nous y travaillons depuis près de vingt ans. Le mot Antonypole a été créé par Jean-Paul Dova en 2007. (…) Nous devons maintenant seulement donner un avis sur la création de cette ZAC. »
Les critiques de l’opposition sur les impacts du projet
4 600 logements et des nuisances environnementales
Pour David Mauger, conseiller municipal d’opposition du groupe Antony Terre Citoyenne, les enjeux environnementaux et sanitaires demeurent préoccupants. Il rappelle que le projet prévoit « la concentration de 4 600 nouveaux logements dans un secteur soumis à de multiples nuisances », soit environ « 10 000 nouveaux habitants ». Il souligne que l’évaluation acoustique identifie « des points noirs de bruit » et que l’étude air-santé « montre le dépassement de certaines valeurs de seuil, notamment au niveau des normes OMS ».
L’élu regrette également que certains documents soient « elliptiques » sur la conformité du projet avec le Plan national santé-environnement, estimant que l’argumentaire est insuffisant.
Équipements publics : des besoins jugés sous-estimés
Intervenant aussi sur les conséquences pour les services municipaux, David Mauger indique : « On nous a vaguement indiqué qu’il suffirait d’une crèche et d’une école. (…) Mais il y a un rapport de un à dix en nombre de logements entre Jean-Zay et Antonypole. » L’opposition demande la communication de l’étude confirmant cette estimation.
Un modèle économique contesté
La dimension économique suscite également des interrogations. Selon David Mauger, « le projet consiste à repartir d’une page blanche », avec la disparition de la quasi-totalité des entreprises existantes. Il évoque notamment le cas d’ICIOR, qui a quitté Antony après le refus d’un agrandissement : « On a raté le coche : à l’heure où il est question de réindustrialisation, Antony fait l’inverse. »
L’opposition demande aussi des précisions financières : « À combien sont évalués les droits à construire sur l’ensemble de la ZAC ? » ou encore : « Les 320 000 m² de logements représentent environ un milliard d’euros de chiffre d’affaires pour les promoteurs. Confirmez-vous ces chiffres ? »
Trafic, bruit et viabilité du marché immobilier
Les conséquences sur la circulation et les normes phoniques figurent parmi les inquiétudes des riverains relayées par l’opposition. David Mauger évoque le précédent de la ZAC Jean-Zay, où des habitants se sont retournés contre les promoteurs : « Allez-vous adopter la même position pour Antonypole ? »
Concernant l’attractivité du marché, il estime que « la difficulté de vente des logements dans la ZAC Jean-Zay » pourrait annoncer une situation similaire, voire plus préoccupante pour Antonypole.
Réponses de la majorité : un débat déjà tranché
Face à cette série de critiques, le maire a choisi de ne pas reprendre point par point les éléments soulevés. « Nous avons déjà répondu trente-six fois à ces arguments que vous répétez inlassablement depuis des années. Nous ne pouvons pas donner un avis négatif sur notre propre projet », a indiqué Jean-Yves Sénant.
Lorsque David Mauger insiste sur les questions financières, le maire clôt le débat : « Je ne sais pas. Ce n’est pas le sujet. Les éléments financiers, vous les aurez plus tard. »
Subvention pour l’enfouissement des lignes électriques
Une aide de 8,4 M€ validée
Le Conseil municipal a également examiné une convention avec Vallée Sud – Grand Paris concernant une subvention de 8,4 M€ destinée à l’enfouissement des lignes électriques.
Pierre Medan, adjoint, a précisé : « La subvention de VSGP se monte à 8,4 millions (…) et pourrait être diminuée en fonction du niveau des dépenses réellement engagées. »
Un élu de l’opposition a mis en parallèle ce financement avec les interrogations autour de la ZAC : « On se demande comment on va financer tout ça, puisque l’enfouissement est bien justifié par le projet de ZAC. (…) Le reste à charge pour la Ville serait de l’ordre de 27 millions d’euros. »
Le groupe d’opposition a annoncé son abstention pour cette délibération.
L’avis de la Ville officiellement adopté
À l’issue du débat, l’avis favorable de la commune sur la création de la ZAC Antonypole a été adopté par 43 voix pour et 4 voix contre.
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