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Aux débuts de la ligne de Sceaux : une expérimentation ferroviaire
Créée au XIXe siècle, la ligne de Sceaux constitue l’un des premiers axes ferroviaires de la région parisienne. Elle relie l’embarcadère d’Enfer à Sceaux dès 1846 et repose sur un système articulé imaginé pour mieux négocier les courbes serrées. Cette innovation s’inscrit dans un contexte où les ingénieurs testent différentes solutions pour adapter le chemin de fer aux espaces urbains. La ligne traverse alors des zones rurales et relie de petites communes où les échanges reposent en partie sur le transport de marchandises.
Une ligne inaugurée en 1846
Pour Antony, l’arrivée de ce mode de transport représente une ouverture importante vers Paris. À cette époque, le territoire reste peu industrialisé, mais le rail facilite les déplacements et encourage les échanges. Les premières installations sont modestes et accompagnent progressivement la croissance des mobilités locales.
Une exploitation qui évolue dès la seconde moitié du XIXe siècle
Dès les années 1850, l’exploitation change de mains à la suite de difficultés financières. Le réseau s’agrandit et le tronçon d’Antony s’intègre à un ensemble plus cohérent, prolongé vers Orsay puis vers Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Ces évolutions transforment la ligne en axe structurant du sud parisien. Sur cette période, des travaux réguliers modernisent les infrastructures et accompagnent l’augmentation du trafic. Ces changements marquent une transition vers des standards plus adaptés à une exploitation à plus grande échelle.
L’arrivée du train à Antony : une transformation progressive du territoire
La station d’Antony ouvre en 1854 lors du prolongement de la ligne vers Orsay. Le bourg compte alors peu d’habitants, mais le chemin de fer y joue un rôle immédiat. Dans les années 1860, une première phase d’agrandissement est décidée pour répondre au manque d’espace. Le bâtiment voyageurs, achevé peu avant 1870, facilite à la fois les déplacements des habitants et le transport de marchandises. Cette dualité illustre le rôle polyvalent du rail à l’époque.
La mise en service de 1854 et les premiers besoins d’aménagement
Le développement du village et les besoins croissants de déplacement entraînent rapidement la nécessité d’adapter les infrastructures. L’utilisation de la gare par les habitants et les services marchands contribue à en faire un point d’ancrage local. L’évolution des installations accompagne le renforcement progressif du rôle du train pour la commune.
Les travaux de reconstruction de la fin du XIXe siècle
Entre 1885 et 1891, une reconstruction complète de la ligne modernise les installations. Le matériel ferroviaire évolue, ce qui nécessite de revoir l’organisation des voies et des équipements. À Antony, la gare est agrandie, les voies sont doublées et l’édifice est surélevé pour loger le personnel. L’aménagement des quais et l’ajout d’abris facilitent les déplacements des voyageurs. La gare accompagne ainsi le développement des trajets domicile-travail vers Paris, déjà importants dans la zone sud de l’agglomération.
Les années 1930 : modernisation de la ligne et transformation du centre-ville
Au début du XXe siècle, un nouveau cycle de travaux vise à sécuriser la circulation et à réduire l’impact du rail sur la ville. Plusieurs passages à niveau sont supprimés pour faciliter les déplacements. Ces projets traduisent une volonté de mieux intégrer la voie ferrée au tissu urbain, à un moment où les mobilités se diversifient.
Les passages à niveau supprimés et les voies enterrées
Le passage à niveau de la Croix-de-Berny, étudié dès 1913, est supprimé au début des années 1930. Ce changement améliore la fluidité du trafic sur la route de Versailles. Dans le centre d’Antony, l’enterrement des voies près de l’actuelle rue Auguste-Mounié constitue un chantier marquant. Il transforme durablement le paysage, limite les coupures urbaines et facilite les circulations quotidiennes. Cette intervention s’accompagne d’une modernisation de la gare, adaptée aux formes contemporaines de déplacement.
Une architecture repensée et de nouveaux accès
La rénovation de la gare dans les années 1930 s’exprime aussi par des choix architecturaux. Le bâtiment adopte une esthétique Art déco et intègre de nouvelles entrées. Les quais sont reconfigurés et l’accès latéral facilite les correspondances. La présence de faisceaux dédiés au transport de marchandises rappelle que la gare reste un lieu d’échanges variés, indispensable au fonctionnement de la commune.
Transformations contemporaines : du développement urbain au RER B
La seconde moitié du XXe siècle marque un tournant. L’électrification, les prolongements vers Paris et la reprise de la ligne dans une logique métropolitaine transforment la ligne de Sceaux en maillon essentiel du réseau francilien. La connexion au centre de Paris en 1977 et l’interconnexion à Gare du Nord en 1983 renforcent ce rôle.
Du train de banlieue au RER : un changement d’échelle dans les mobilités
Pour les habitants d’Antony, ces évolutions modifient profondément les déplacements. Le RER permet de rejoindre rapidement Paris tout en desservant plusieurs quartiers de la ville. La présence du rail structure les mobilités dans les secteurs Croix-de-Berny, Centre-Ville, Fontaine-Michalon, Parc de Sceaux et Les Baconnets. Les circulations routières et piétonnes s’adaptent à cette densité d’arrêts et à la fréquence élevée des trains.
De nouveaux équipements et une gare modernisée
Les aménagements se poursuivent avec la construction d’un bâtiment voyageurs sur les voies en 1960. En 1980, la couverture partielle de la zone ferroviaire permet d’aménager un parvis. Ce nouvel espace facilite la circulation et l’accès à la gare.
L’ouverture d’Orlyval en 1991 renforce le rôle de la gare d’Antony. Le métro automatique reliant l’aéroport d’Orly nécessite un aménagement spécifique pour organiser les accès et les correspondances. Antony devient alors un point d’échange essentiel pour les déplacements vers l’aéroport.
La mise en service d’une nouvelle gare en 2002, inaugurée en 2003, répond à la fréquentation croissante. Les espaces y sont repensés, les flux améliorés et les abords réorganisés pour faciliter les correspondances avec les réseaux de bus et les mobilités douces.
Le réseau actuel : une présence structurante pour la ville
La ville compte aujourd’hui cinq stations du RER B : Parc de Sceaux, Croix-de-Berny, Antony, Fontaine-Michalon et Les Baconnets. Cette densité de dessertes illustre l’importance du rail dans la vie quotidienne autour des quartiers concernés. Les habitants bénéficient d’un accès rapide aux bassins d’emploi proches et aux territoires du sud de l’agglomération comme Massy ou le plateau de Saclay.
Cinq stations et un rôle métropolitain affirmé
La gare d’Antony occupe une position centrale sur l’axe. Située au point kilométrique 8,8 de la ligne de Sceaux, elle constitue également le point de départ de la ligne Orlyval. Elle accueille un réseau dense de bus, ce qui renforce sa fonction intermodale. Cette organisation favorise des déplacements fluides entre les différents quartiers de la ville et les communes voisines.
Un héritage ferroviaire toujours visible
Le passé ferroviaire d’Antony reste perceptible dans plusieurs aménagements. Le tracé enterré au centre-ville et les ouvrages d’art des années 1930 témoignent des travaux réalisés pour intégrer le rail au territoire. Les bâtiments voyageurs, transformés au fil des décennies, montrent l’adaptation progressive aux besoins des habitants.
Les infrastructures actuelles prolongent cet héritage. Elles facilitent les déplacements, soutiennent les mobilités intercommunales et participent à la dynamique locale. Le rail reste ainsi un élément structurant de la ville, présent dans son organisation comme dans son histoire.
Sources
- Dépliant Patrimoine et transports – Ville d’Antony
- Page Wikipédia Gare d’Antony
- François Caron, La ligne de Sceaux, laboratoire de la science ferroviaire
- Nicolas Pelé, La ligne de Sceaux : sur la piste de l’ancêtre du RER B





